Au travers de la série REFLET(S), SylC nous invite à méditer sur notre identité. 

Le reflet renvoie à l’Homme sa propre image. Ici, l’eau est un miroir qui permet de sonder les profondeurs de l’âme humaine. Un clin d’œil probable de l’artiste à Narcisse et à notre égo, souligné dans les œuvres où le personnage se nourrit de son propre reflet. Mais on peut aussi voir l’eau comme symbole de fertilité, sorte de liquide natal, impression renforcée par la présence de centaines de petits poissons frétillants attirés par le reflet, rappelant étrangement la course à la vie. 

Au travers de couleurs vives et intenses qui contrastent avec les corps souvent pâles et lumineux, l’artiste nous envoie un message porteur d’espoir et souhaite rendre hommage au vivant. La représentation de ces corps sublime l’épiderme, révèle sa transparence et renvoie sa lumière, rappelant les techniques utilisées par certains peintres de la Renaissance flamande tel Van Eyck. La dentelle dessinée sur les corps rend visible les rhizomes de la vie et donne naissance à chaque cellule qui nous anime. 

Notre reflet apparaît comme un double, comme incrusté dans la nature. Il peut se diluer dans l’eau, avant de disparaître, ce qui nous rappelle que la nature peut reprendre ce qu’elle donne. Le personnage semble d’ailleurs traverser la scène comme pour évoquer le temps qui passe, ce qui nous renvoie à la temporalité de notre existence.

Extrait du dossier de Presse de l’exposition « PRÉSENCE(S) », Fonds Départemental d’Art Contemporain de l’Orne, Hôtel du Département de l’Orne, Juin-Octobre 2023