Au travers de la série “Mothers”, SylC évoque les liens invisibles unissant une mère et son très jeune enfant en invitant le spectateur à explorer cette relation fusionnelle sous divers angles : limpide, complexe, naturelle, ambiguë, immédiate, éternelle…

Habituellement très représentés dans les travaux du peintre, l’absence totale d’animaux – hormis ceux qui parfois se cachent en nous – donne toute sa dimension à ce huis-clos maternel. Seules émergent deux entités de la toile volontairement sobre : la mère, sorte d’icône en état de veille, tient dans des mains protectrices le fruit de ses entrailles, dont la fragilité et la pureté sont incarnées par l’intégration quasi organique de dentelles délicatement peintes ou collées et par la présence de tonalités d’une blancheur virginale.

Avec le recul, ce travail est considéré aujourd’hui par le peintre comme une évidence, comme le reflet d’un miroir qui lui conterait sa propre vie. Passage de témoin et changement de rôles … Perte d’innocence pour les uns, territoire vierge à explorer pour les autres…

Lorsqu’elle crée le premier tableau de cette série au début de l’année 2011, SylC ne sait pas encore qu’il y en aura d’autres qui suivront, à intervalles irréguliers. Le travail de l’artiste n’étant d’usage jamais prémédité – elle oeuvre sur une base abstraite, qu’elle a préalablement peint au hasard de sa toile, avant d’y percevoir des tâches et des formes qui donneront vie à ses personnages – elle est d’abord troublée de voir ce thème ressurgir avec récurrence sur ses toiles sans prévenir. “Cela revenait de façon inconsciente, sans que je l’encourage, mais lorsque ça venait à moi, c’était comme une obsession…”. Plutôt que de combattre nature, elle laisse sa main vagabonder, et finit même par en jouer “curieuse de voir ce qu’il en sortira… ”

Cette exposition en est le révélateur. Deux années de travail où l’artiste a laissé ses états d’âmes de côté, pour mieux expérimenter ce voyage initiatique intérieur…

Extrait du dossier de presse
pour l’exposition “Mothers”
Nantes, 2013.