Cavalier. n.m. (italien cavaliere). 1. Personne qui monte à cheval. 2. Homme qui accompagne une femme ou qui danse avec elle.
La Ville de Maisons-Laffitte présente l’exposition intitulée “Avec ou sans cavalier” au Centre Ianchelevici.
Imaginée et conçue par l’artiste SylC, cette exposition s’articule autour d’une vingtaine de ses œuvres les plus récentes, regroupant des peintures, des dessins, des sculptures et une installation.
Au-delà du clin d’œil complice à la Cité du Cheval, l’exposition « Avec ou sans cavalier » propose, au travers de prismes opposés, une réflexion sur les chemins de nos vies, en harmonie ou en totale liberté selon que l’on soit accompagné ou non. Mais dans cette exposition, point de couples humains représentés. SylC nous convie dans une odyssée extraordinaire à visiter son monde peuplé de créatures étranges, chevaux baroques, centaures et autres chimères, dans une mise en scène où l’animal est parfois partenaire de l’homme, parfois libre et sauvage, seul maître de ses instincts.
Lorsqu’il devient monture, l’animal est en parfaite osmose avec son cavalier ; d’une manière toutefois bien différente de celle des grands classiques de l’Art où le cheval glorifie si souvent celui qui le monte. Ici, l’homme tend à devenir cheval en s’appropriant son enveloppe corporelle ou en lui empruntant son identité. Dans une subtile alchimie, l’un devient le reflet de l’autre. Ils fusionnent et leurs corps ne font plus qu’un dans une sorte de ballet délicat. Tels deux danseurs interprétant une chorégraphie amoureuse de manière instinctive, le cavalier souffle à sa monture le chemin à suivre et, dans un parfait tempo, la guide imperceptiblement.
Au sentiment d’harmonie douce et idéale existant entre l’animal et son cavalier s’opposent la fougue et l’âpreté de la bête en liberté. Dans les grands espaces, elle laisse s’exprimer ses instincts révélés à l’état brut ; elle se cambre, elle se cabre, et, sans compromis, redevient seule maître des postures de son corps indompté…
Cette opposition délibérément voulue plonge le regardeur dans un spectacle troublant. En découlent des scènes et des représentations irréelles, avec ici un cheval à cinq têtes, là un animal sauvage au visage d’enfant, ou encore là une créature hybride montée par un cavalier fantomatique…
“Avec ou sans cavalier” témoigne aussi d’une nouvelle avancée dans les recherches de l’artiste, de l’influence réciproque et de l’interpénétration de quatre médiums dans le travail de la plasticienne aujourd’hui. Au trait rouge si caractéristique des travaux de SylC sur papier s’opposent des sculptures en grès aux lignes rondes dans lesquelles s’affrontent le noir et le blanc. Encore assez méconnu car peu souvent présenté, ce travail transpose merveilleusement l’univers onirique et sensible de l’artiste en volume. Les peintures les plus récentes nous dévoilent un parti pris allant vers une recherche graphique accentuée, où la ligne du trait se fait plus présente et où les formes s’estompent. A ces trois disciplines s’ajoutera pour la première fois une installation, “Human Horses’ Souls”, conçue et réalisée par SylC spécialement pour les lieux. Situées dans le cœur de l’église, deux robes fantomatiques éclairées de milles lucioles et coiffées d’un masque équin surplombent dans un halo de lumières diffuses une chimère irréelle de terre cuite.
Extrait du dossier de Presse « Avec ou sans cavalier », Ville de Maisons-Laffitte, Mars-Avril 2019